Un article de Lucille Caron, chargée de mission VSI
La Guilde compte une dizaine de partenaires menant des actions en Amérique Latine. Parmi eux, Cœur de Forêt déploie ses actions de protection de l’environnement, de la biodiversité et de la forêt dans l’Altiplano bolivien.
Eloïse est VSI coordinatrice de projet pour Cœur de Forêt en Bolivie et nous parle de son engagement et de son expérience d’expatriation à Coroico.
Tu travailles aujourd’hui pour Cœur de Forêt en Bolivie sur une mission de coordinatrice de projet de protection de l’environnement, pourquoi as-tu voulu effectuer cette mission de VSI ?
L’engagement est quelque chose auquel mes parents m’ont éduqué dès mon plus jeune âge. A 6 ans je participais déjà à des actions de l’association de solidarité internationale Kilomètres de Soleil. J’ai été investie ensuite au sein de différentes associations, principalement au MRJC, une association de jeunes en milieu rural. A 18 ans, j’ai découvert l’ISTOM, un Ecole d’Ingénieur en Agro-Développement International. Issue du monde agricole, cette école m’a tout de suite inspirée, mélangeant agriculture et défis internationaux, avec une formation pluridisciplinaire et de nombreux stages à l’étranger. J’ai toujours cherché durant mes stages à travailler sur des projets d’agriculture durable, un domaine qui me passionne. Je sors diplômée en 2016, et je découvre quelques mois plus tard une offre de Volontariat de Service Civique avec l’association Cœur de Forêt en Bolivie sur un projet d’agroforesterie pour un an… où je travaille depuis plus d’un an et demi, maintenant dans le cadre d’un Volontariat de Solidarité Internationale.
Peux-tu nous présenter Cœur de Forêt et ton travail avec eux ?

L’association Cœur de Forêt soutient six projets de protection de l’environnement dans cinq pays (Madagascar, Indonésie, France, Cameroun, Bolivie), principalement sur des questions de reforestation.
Le projet en Bolivie s’inscrit dans un contexte d’expansion forte de la production de coca conventionnelle, causant déforestation, appauvrissement des sols et perte de biodiversité.
L’association appuie une centaine de petits producteurs de la commune de Coroico sur des thématiques de diversification de l’agriculture et production biologique, grâce à l’apiculture et à des systèmes agroforestiers. Le projet les accompagne durant tout le processus de production, mais également de transformation et commercialisation de leurs produits. Actuellement, nous commençons aussi à travailler sur des campagnes de reforestation dans les communautés.
Au sein de l’antenne locale de Cœur de Forêt, je suis en charge de la coordination générale du projet. C’est un petit projet, avec quatre employés locaux et trois volontaires français(es), mes missions sont donc variées, on ne s’ennuie pas !

Entre ton Service Civique et ton VSI, l’expatriation est longue ! Peux-tu nous parler de ton intégration et de ton expérience d’expat ?
Mon intégration s’est très bien passée au sein de l’équipe et avec les bénéficiaires du projet. Ayant fait plusieurs stages en Amérique Latine, la langue n’a pas été un problème.
J’avais fait un Volontariat de Service Civique d’un an avant de me décider à rester plus longtemps, cela m’a permis de bien connaitre le projet, son fonctionnement, et la région avant de m’engager pour deux ans supplémentaires. Evidemment, la famille et les amis français sont loin, il y a donc parfois des petits moments de nostalgie… Mais j’ai la chance d’être près de La Paz, où il est facile de sortir et rencontrer du monde.
Mais évidemment, la notion du temps n’est pas tout à fait la même qu’en France, alors on apprend la patience… Ici je prends plaisir à découvrir une culture traditionnelle relativement bien préservée, avec les tenues des cholitas, les langues Aymara et Quechua qu’on entend régulièrement dans la rue, les musiques locales dans les minibus, les fêtes et danses de chaque région…

La Bolivie est un très beau pays, avec des paysages de montagnes magnifiques. Les gens de l’Altiplano peuvent paraitre un peu fermés ou distants au départ, mais une fois la barrière passée, on fait de très belles rencontres. C’est un peu plus compliqué au niveau politique… Quand on reste plusieurs mois dans un pays, on se rend compte de certaines réalités qu’on ne voit jamais apparaitre dans les médias !
Quel est le bilan professionnel que tu dresses de ton expérience ?
Ce VSI est pour moi une opportunité professionnelle exceptionnelle, en me permettant de devenir coordinatrice de projet, un poste que je souhaitais expérimenter, et ce, rapidement après la fin de mes études. Le projet me plait beaucoup et correspond à des valeurs et un engagement que je défends. C’est aussi une belle expérience humaine, avec beaucoup de rencontres et de découvertes aussi en-dehors du travail. De plus, j’adore la randonnée en montagne et l’escalade, et je suis pour ça dans le bon pays !
Sais-tu déjà ce que tu souhaites faire à l’issue de ton VSI ?
Rester un peu plus longtemps ? S’arrêter là ? Bonne question… Le projet de Cœur de Forêt me plait beaucoup, l’équipe est super, les amis aussi. Mais l’envie de voyager vers d’autres horizons est aussi très tentante, et pourquoi pas dans le cadre d’un autre VSI ? Dans tous les cas, je ne me vois pas tout de suite rentrer en France…

Et enfin, as-tu des conseils pour les futurs volontaires ?
L’expérience de l’immersion n’est pas toujours facile, mais tellement enrichissante ! Très différente du voyage touristique, elle donne une autre vision du monde, ouvre l’esprit, aide à se connaitre… Si vous doutez, commencez peut-être par un bénévolat pas trop long, juste pour vous donner envie de continuer…
Petite astuce : La pratique d’un sport en club ou avec un groupe est une très bonne occasion de connaitre du monde et de voyager dans le pays, voire même dans les pays voisins !

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