Marie, en Service Civique auprès de Mano a Mano en France et au Pérou


Un témoignage de Marie DAVY
Service Civique chez Mano a Mano


J’ai voulu faire un service civique à l’international parce que j’avais envie de partir dans un nouveau pays au service d’une association. Je voulais venir en aide à une population dans le besoin, me rendre utile. Je voulais découvrir une nouvelle culture, une nouvelle langue, une autre façon de penser. C’était aussi pour moi, une année de césure après ma licence d’art plastique. Je ne savais pas où me diriger et j’avais besoin d’une pause, d’un temps de réflexion. Je voulais quitter la France pour prendre du recul sur notre société et ne pas m’arrêter à notre seul mode de penser.

Apprendre à apprendre

Pour moi, apprendre à apprendre, c’est aussi enseigner à d’autres ce que l’on a appris. Ainsi, en France, nous avons apportés des connaissances sur l’association et sur le Pérou aux collégiens de St Exupéry et de comment réaliser un marché artisanal au profit d’une association humanitaire, aux lycéens d’Alain. Au Pérou, ayant travaillé à la bibliothèque, j’ai pu aider et apporter mon soutien pour les activités proposées aux enfants, à la responsable de la bibliothèque (Mariela) ainsi qu’aux animateurs) . En cuisine et en pâtisserie, j’ai transmis mes connaissances de la cuisine française (exemple de la béchamel). Pour l’inventaire de la bibliothèque et celui de la ludothèque, j’ai aidé Mariela et la responsable de la ludothèque (Silvia) avec mon sens de l’organisation. Et dernière activité concernant ce premier point ; durant les 6 mois au Pérou, une cinquantaine de volontaires sont passés. J’ai pu leur faire découvrir les activités de l’association, leur apprendre certaines choses concernant le Pérou, ces habitants, les aider dans leur choc culturel (étant passé par là aussi).

Ma capacité à interagir

Au Pérou, l’interculturalité apparaît dès que tu quittes l’aéroport et quand tu commences à éprouver le choc culturel notamment avec les transports ou la confrontation à d’autres façons de penser, d’autres modes de vie. J’ai dû écrire le journal de l’association ce qui m’a permis de communiquer nos actions et projets au Pérou aux lecteurs français. Concernant la communication, la réalisation du blog m’a permis de présenter nos activités agrémentées de photos. Pour les dossiers de prévention, je devais écrire sur des sujets tabous ou difficiles (violence faites aux femmes, drogues, maladies sexuellement transmissibles) à destination des habitants du quartier de la Ensenada et des femmes de l’association. Le reste de mes actions ont été tournées vers l’interaction avec les femmes de l’association (en cuisine, à la pâtisserie, aux courses, pendant les réunions, les interviews), les animateurs et les enfants (à la bibliothèque, ludothèque et pendant les vacances utiles), les péruviens (avec les ventes de gâteau dans la rue), les autres volontaires de l’association et d’autres volontaires au Pérou (pendant notre journée de rencontre/formation à Lima avec France volontaire). Ces interactions entre toutes ces personnes ont permis des échanges enrichissants et une meilleure connaissance du pays et de sa culture.

Communiquer dans une langue étrangère

La communication en langue étrangère a été notre quotidien pendant mes 6 mois au Pérou. La quasi intégralité de l’équipe étant péruvienne ; difficile donc de passer à côté de l’espagnol pour communiquer avec les membres de l’association. N’ayant pas appris l’espagnol à l’école, j’ai commencé mon apprentissage pendant les 3 premiers mois en France. Au Pérou, j’ai pu beaucoup progresser car nous parlions espagnol toute la journée avec les péruviens. Ainsi, j’écrivais mes dossiers en espagnol. Si j’avais besoin d’informations sur internet, je les cherchais en espagnol et en anglais pour un angle de recherche plus large. Les spots pour les hauts parleurs du quartier étaient enregistrés avec la voix d’une salariée de l’association et les entretiens avec les femmes étaient eux aussi bien entendu réalisés en espagnol. Toutes les activités que j’ai pu réaliser, se sont déroulées en langue étrangère. J’ai aussi fait de la traduction du français à l’espagnol ou inversement pour les dossiers des bilans de l’année de l’association. J’ai vite appris et aujourd’hui je sais communiquer et avoir une conversation en espagnol.

Mon impact sur les projets de Mano a Mano

En ce qui me concerne, j’ai donné tout ce que j’ai pu et dû mieux que j’ai pu. Je pense avoir amené mon engagement et mon acharnement dans le travail. Non pas que je sois vraiment acharnée dans tout travail que ce soit, seulement pour les choses qui me tiennent vraiment à cœur. J’ai apporté mon grain de bonne humeur et mon sourire en réponse à celui des femmes. Cela peut paraître anodin mais c’est essentiel. J’ai appris à ne pas (ou moins) râler car finalement nous ne sommes pas les plus à plaindre. J’ai aussi apporté des nouvelles recettes de cuisine ou tout du moins des nouvelles façons de les faire. L’échange des cultures m’est apparu important pour moi mais aussi pour les femmes. J’ai apporté ma rigueur de française surtout au moment des inventaires ou des rangements. Je pense et j’espère avoir apporté aux femmes, à force d’échanges et de discutions. Malgré tout, ce n’est pas moi qui ai le plus apporté mais bien ce pays, ces habitants, et surtout ces femmes qui m’ont le plus donné.