Le VSI pour donner du sens à son métier : Des hôtels de luxe en Espagne aux quartiers de Bangalore et de Katmandu


Un témoignage de Lucie Dubert
VSI pour LP4Y au Népal


Changer de vie, donner du sens à son travail et s’engager au jour le jour pour faire la différence, c’est le souhait de plus en plus d’actifs. Lucie est passée à l’action grâce au VSI.

Lucie a quitté la gestion hôtelière pour travailler à l’accompagnement de jeunes victimes d’exclusion en Inde et au Népal. Un rêve de longue date qu’elle a su réaliser.

Découvrez son témoignage et son parcours avec l’association LP4Y et La Guilde.

 

S’engager dans la solidarité internationale à la sortie du bac ? Pas vraiment évident même si on en a le désir.

Dès la sortie du bac je voulais m’engager dans la solidarité internationale mais mon manque d’expérience professionnelle ne me permettait pas d’apporter quelque chose de spécifique aux projets qui m’intéressaient. J’ai donc décidé de suivre une voie plus classique en faisant une école de gestion hôtelière. Après avoir terminé cette école en Suisse, j’ai commencé ma carrière en travaillant 2 ans pour une chaîne d’hôtels espagnole. J’ai ainsi vécu en Angleterre puis en Espagne avant de rentrer en France.

Il n’y avait donc pas de cohérence entre mon travail dans le monde du luxe et mes convictions de solidarité, d’aider mon prochain : mon quotidien ne répondait pas à ma soif d’engagement.

J’ai donc souhaité opérer un changement de carrière pour donner plus de sens à mon activité professionnelle et pouvoir agir au jour le jour. C’est pendant un bilan de compétence que ma coach m’a parlé de l’association LP4Y et du statut de Volontariat de Solidarité Internationale (VSI).

J’ai rapidement pris la décision de partir et de rejoindre le projet LP4Y en Inde puis au Népal : pouvoir vivre au sein même de populations victimes d’extrême pauvreté, apprendre d’eux, tout en mettant à profit mes compétences professionnelles, cela m’a paru comme une évidence.

L’engagement comme une évidence © Lucie Dubert

Pourquoi LP4Y ?

Life Project 4 Youth a été créé il y a 10 ans aux Philippines. LP4Y travaille avec les jeunes de 17 à 24 ans victimes d’exclusion et d’extrême pauvreté. En leur proposant un programme de 9 mois, LP4Y accompagne ces jeunes vers l’emploi. La pédagogie est basée sur 3 piliers.

  • 30% du temps les jeunes suivent des formations d’anglais et d’informatique afin qu’ils puissent intégrer plus aisément le marché du travail
  • 20% du temps ils se concentrent sur leurs projets d’avenir et comment atteindre leurs objectifs
  • 50% du temps le groupe de 17 jeunes gère une micro-entreprise. Cela leur donne une première expérience positive du travail mais leur apprend aussi ce qu’est une compagnie et quelle place peuvent-ils prendre au sein d’une entreprise.
© Lucie Dubert avec les entrepreneures en Inde

Notre travail chez LP4Y est très concret, à travailler avec les jeunes au jour le jour on est témoin de leur changement, de leurs évolutions. Chaque graduation est un moment unique où les jeunes se surpassent et nous éblouissent. Chez beaucoup de jeunes il y a durant le programme un déclic, un moment déclencheur où ils prennent le contrôle de leur vie, prennent confiance, assument leur propre choix et ce moment là, pour moi, est le meilleur résultat imaginé.

En quoi tes missions changent-elles de ton ancien quotidien ?

J’ai commencé en août 2017 à Bangalore où j’étais en charge de l’ouverture d’un centre. Après avoir passé un an et demi en Inde j’ai renouvelé ma mission au Népal pour une ouverture de pays cette fois, et un changement de responsabilités.

Alors qu’à Bangalore j’étais coach, notre nouvelle mission au Népal est de lancer la première équipe de jeunes dans un nouveau pays. Cela nécessite d’engager des partenariats avec des ONGs locales, des entreprises et des institutions, mais aussi trouver et équiper les locaux qui accueilleront le centre.

En parallèle de cette mission je suis en charge de lancer un autre outil pédagogie LP4Y : Le Green Village.

L’objectif du Green Village est de fournir un accompagnement de 3 mois en résidentiel pour les jeunes : ils font fonctionner leur micro-activité 80% du temps le reste ils se concentrent sur leur projet de vie. Encore un nouveau projet très excitant à mettre en place !

Un travail de famille ! © Lucie Dubert

Pourquoi avoir décidé de partir travailler au Népal après l’Inde ?

Le Népal est le pays le plus haut du monde, ses montagnes sont légendaires et attirent une foule de touristes chaque année, et pourtant c’est l’un des pays les plus pauvres. La majorité de la population vit dans des zones rurales très difficiles d’accès pour toute aide extérieure. Les jeunes des villages arrivent à Kathmandu dans l’espoir de trouver un emploi mais sont vite confrontés aux difficultés du marché du travail.

Alors, beaucoup partent du pays pour travailler en Malaisie ou dans les pays du Golf, certains même y laissent leur vie. C’est en cela que le programme que nous lançons au Népal a une telle importance.

 

Le Népal est un pays grandissant, où beaucoup de choses sont encore à créer.

Je ne prends pas tellement cette expérience comme une nouvelle expatriation mais plutôt comme une possibilité d’immersion totale dans le pays. Compte tenu du fait que les VSI de LP4Y vivent au plus proches des jeunes et de leurs familles, je découvre tout simplement un nouveau style de vie, plus simple, plus à l’essentiel, et plus naturel dans mes relations avec les gens.

Beaucoup de personnes se questionnent sur la possibilité de changer de vie, mais n’osent pas sauter le pas. Un mot pour eux ?

Travailler dans ce nouvel environnement, a été un challenge au début, car non seulement on commence une nouvelle activité professionnelle mais il faut aussi savoir s’adapter au pays, à la culture, aux gens qui nous entourent. Mais finalement, pour ma part, c’est exactement ce que j’étais venue chercher : le dépaysement, la preuve que c’est possible.

Dépaysement au quotidien © Lucie Dubert

Encore aujourd’hui après 2 ans de mission, je m’émerveille devant la chance que j’ai d’être ici, auprès des jeunes, à vivre l’extraordinaire au quotidien.

Par ailleurs, le VSI est une expérience hors du commun où tout est nouveau, il faut s’adapter en permanence et pourtant savoir se retrouver avec soi-même de temps en temps. Je le conseille à ceux qui ont trouvé un projet qui mérite leur total dévouement.

C’est une expérience qui marque à vie. Je découvre tous les jours, j’apprends sur les différences mais aussi sur toutes les ressemblances entre ces peuples si éloignés et nous, occidentaux.

J’ai pu prendre une grande aisance sur le plan professionnel et sais maintenant que j’ai les capacités pour faire ce travail.

Penses-tu déjà au retour ?

Bien sûr la question du retour est toujours présente mais je ne sais pas encore quand. Je n’ai pas encore d’idée précise sur le travail que j’aimerai avoir au retour. Le VSI m’a plutôt aidé à déterminer le type d’environnement dans lequel j’ai envie de vivre, la personne que je veux devenir.

 

Découvrez la mission de Laure en Inde pour le pôle VSI de La Guilde, à la rencontre des projets LP4Y !

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© Lucie Dubert

Article publié le 20/09/2019