Prendre de la hauteur pour embrasser le monde

L'édito de la lettre de février

Un article de La Guilde


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Si un jour, par curiosité, vous poussez notre porte, vous trouverez sous le vocable assez banal de « Programmes » quelques unes des initiatives que nous prenons dans plusieurs pays bousculés par l’histoire.

Autant vous prévenir, vous risquez d’être un peu surpris par leur coté hétéroclite.

Quelle logique, quelle cohérence, quelles synergies entre une radio au Kurdistan irakien, un musée à Raqqa, l’édition à Kiev d’un livre de soutien aux Ukrainiens, la promotion de la dernière radio pour les femmes à Kaboul, un café littéraire et la reconstruction d’une mosquée à Mossoul, le co-financement du prochain documentaire d’Olivier Weber et Christophe Raylat sur l’Arménie en danger, les distributions alimentaires au Liban, un cinéma dans les prisons pour enfants en RDC avec notre partenaire Les Écrans de la Paix… Je m’arrête là.

La Guilde depuis plus de 50 ans arpente le monde en long et en large. Sauf à détourner le regard, il faut se rendre à l’évidence : il ne va pas toujours bien, le monde. Francis Fukuyama, le visionnaire qui nous avait prédit il y a trente ans « la fin de l’histoire », c’est-à-dire la victoire définitive du camp de la liberté, s’est copieusement fourvoyé avec tous les ravis de la crèche dont j’ai fait partie.

La Guilde, avec son amour pour les causes dites perdues, se range dès qu’elle le peut aux côtés des intellectuels, des dissidents, des artistes bâillonnés, des journalistes muselés. Elle participe à la reconstruction physique, morale et artistique, tout ce que l’intolérance et les nouveaux impérialistes s’évertuent à broyer.

En lisant ces quelques lignes, je sens bien le lecteur esquisser un petit sourire légèrement condescendant, un tantinet moqueur : ils sont sympathiques, ils sont gentils, à La Guilde.

Albert Camus fait dire à l’un de ses personnages dans Caligula ces quelques mots formidables : « Soyez réalistes, demandez l’impossible ». Il se les ait fait chiper un peu plus tard par le Che et les soixante-huitards qui n’en ont pas fait très bon usage.

Oui, il y a sans doute une bonne part d’utopie dans nos programmes, peut-être même de rêves.

Ils sont parfaitement assumés.

Hugues Dewavrin
Vice-président de La Guilde