Un article de La Guilde
Lire la lettre dans son intégralité : Patrimoine et points de repères
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La poussière est retombée.
La paix est revenue, la vie se réorganise, mais les habitants ne reconnaissent plus leur ville.
Au bout de cette rue, il n’y a plus la tour millénaire où tourner, les remparts sont effondrés, portes, clochers et minarets ont disparu, autant de points de repère démolis et méconnaissables. La ville est défigurée. On ne reconnaît plus le quartier où naguère encore on pouvait déambuler les yeux fermés. Notre propre maison ne nous est plus familière.
De la destruction des bouddhas de Bâmiyân en 2001 en Afghanistan à la mise à sac de l’antique cité de Palmyre en 2015, l’anéantissement des symboles du patrimoine culturel mondial doit nous alerter. Que nous disent ces destructions à la masse, à l’explosif ou au bulldozer ?
A Mossoul et Raqqa, au cœur de cette zone syro-irakienne meurtrie par les conflits et conquise brièvement par une folie totalitaire qu’il est inutile de nommer ici, La Guilde joue pleinement son rôle : elle a rebâti le musée archéologique de Raqqa, elle restaure la mosquée Al Masfi dans la vieille ville de Mossoul.
Avec le soutien de la fondation ALIPH, en partenariat avec des institutions françaises de renom (École de Chaillot, Institut National du Patrimoine), et en collaboration avec des restaurateurs, architectes et archéologues syriens, irakiens ou français, l’association travaille à la préservation de cette mémoire. Elle permet aux communautés locales de se réapproprier un lieu, une histoire, de s’en sentir fières, tout en contribuant à mettre à l’honneur l’artisanat et les savoir-faire ancestraux qu’il est essentiel de transmettre aux jeunes générations.
Cairn, phare, balise, arbre centenaire. La Guilde sait plus que nulle autre combien les repères sont utiles à celui ou celle qui cherche à tracer sa voie. Le patrimoine est à la fois un rocher et une étoile, il nous ancre et nous projette. La Guilde continuera à œuvrer à sa sauvegarde, pour en ce monde troublé, rebâtir là où elle le peut certains points de repère.
Baptiste VIOLI
Responsable du pôle Programmes