Un article de Lucille Caron, Chargée de mission VSI
Marine est VSI en Égypte avec l’Œuvre d’Orient. Elle travaille et vit avec les Filles de la Charité, et est devenue un membre à part entière de la communauté. Ce lien privilégié et cet engagement profond rythment son expérience et ses missions de VSI.
Qu’est-ce qui a motivé ton départ en VSI ?
J’ai décidé de m’engager dans une action de solidarité internationale après l’obtention de mon diplôme d’État d’infirmière, mais je ne voulais surtout pas contribuer au fléau du volontourisme. J’ai donc été séduite par un parcours plus légitime et je me suis rapprochée de l’association Intercordia et de l’un de ses partenaires, l’œuvre d’Orient.
Le but d’Intercordia est de permettre à des jeunes entre 18 et 30 ans d’acquérir une formation diplômante et de s’engager dans un projet de solidarité internationale pour le compte d’ONG locales, sur des durées allant de 6 mois à 1 an.
De son côté, l’œuvre d’Orient soutient la mission de communautés religieuses auprès des populations de vingt-trois pays au Moyen-Orient, dans la Corne de l’Afrique, en Europe Orientale et en Inde. L’Œuvre d’Orient recense les besoins exprimés par les communautés orientales, et propose ensuite d’y répondre. Pour moi, cela a plus de sens : ma présence est réellement utile sur place.
Ainsi, mon volontariat est doublement encadré : par Intercordia et par l’œuvre d’Orient. A cela s’ajoute le suivi de La Guilde. C’est très rassurant, à la fois pour moi, mais aussi pour ma famille.
Être VSI en tant qu’Assistante de soin t’amène à effectuer une grande diversité de tâches, différentes de celles qu’effectuerait une infirmière diplômée en France. Peux-tu nous les présenter ?
Depuis novembre 2020, je vis avec la communauté des Filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul, établie à Al Qusiyah, en Haute-Égypte. Ma mission première consiste à assister les infirmières travaillant dans le dispensaire tenu par les Filles de la Charité, autour de tâches qui vont du prélèvement sanguin à la réfection de pansements, en passant par la visite à domicile des patients et des familles soutenues par les Filles de la Charité.
Je participe également à l’encadrement des enfants qui viennent pour le soutien scolaire sur le temps du déjeuner, et parfois lors de leurs sorties durant les vacances scolaires.
En dehors de mes missions de VSI, je suis également engagée avec les Sœurs dans les activités des mouvements de jeunesse à destination des familles les plus démunies. Je vis au sein de la communauté, et de ce fait, je suis intégrée à l’ensemble des activités.
Il n’est pas rare pour les volontaires de l’Œuvre d’Orient de résider au sein des communautés où ils/elles effectuent leurs missions. Qu’est-ce que cette proximité avec les Filles de la Charité t’apporte en complément de ton volontariat ?
Les Filles de la Charité ont fait bien plus que m’accueillir. En effet, je sens que j’ai ma place auprès d’elles. Elles ont à mon égard de multiples attentions au quotidien. Chacune, à leur manière, me révèle qui je suis.

Qu’est-ce qui te satisfait le plus dans ton expérience égyptienne ?
Vaste question ! Chaque jour m’apparaît plus beau que le précédent, avec son lot de joies et d’imprévus. Je vis en communauté, mais j’ai mon propre espace. Je peux vivre ma Foi intensément et je trouve en toute personne une Espérance infinie.
J’ai les sens en ébullition : une nouvelle langue, de nouvelles saveurs, de nouvelles odeurs, de nouvelles rencontres. Que demander de mieux ?
Sais-tu déjà ce que tu souhaites faire à ton retour en France ?
Mon volontariat n’est pas terminé, mais je sens déjà qu’un changement s’est opéré en moi. J’ai pris de l’assurance en m’adaptant à un nouveau mode de vie. J’ai été bousculée dans mes habitudes et j’ai aimé cela. J’apprends tous les jours et j’exerce mon métier avec passion. Je souhaite à l’avenir m’investir dans le milieu humanitaire. C’est là mon rêve d’enfant, et le VSI est pour moi un tremplin.
Découvrez l’expérience de Marine et Astrid, au dispensaire de Al Qusiyah :
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« Chaque soir je me couche en me disant que c’était la meilleure journée », témoigne Marine.