En lançant l’appel à projets Sénégal 2023 - Jeunesse, insertion sociale et professionnelle, La Guilde applique, avec l’Agence française de développement et la Fondation de France, deux principes directeurs : le terrain et l’innovation. Présentations.
Des messages Whatsapp pour mettre en lien organisations ultra-locales et aide publique au développement : voilà concrètement comment diffuser l’information sur tout un pays, dans un maillage en finesse de son territoire. « Cela passe par des rencontres sur place, des relais, des transferts de messages » détaille Tom Gouffé, coordinateur de La Guilde au Sénégal. Le but, toucher des structures éloignées des circuits d’informations traditionnels. Un objectif fort de l’appel à projets Sénégal 2023 lancé en mars dernier.
Doté de 150 000 euros par l’Agence française de développement et la Fondation de France, tourné vers l’insertion sociale et professionnelle de la jeunesse sénégalaise, l’appel se veut exploratoire de nouvelles manières de travailler autour des microprojets. Une approche permise par une présence permanente sur place et caractérisée par trois critères novateurs.
Localisation, accessibilité et engagement de la jeunesse
Première spécificité : une distinction géographique afin de favoriser des territoires mal desservis par les financements. « La cartographie des bailleurs montre clairement des zones blanches, explique Tom. L’appel à projets a donc été affiné selon qu’il concerne quatre régions du nord et du nord-est, ou le reste du pays ». Dans « le reste du pays », seules les structures ayant déjà candidaté à une session de microprojets organisée par La Guilde peuvent proposer un projet. Dans les quatre régions de Kedougou, Kolda, Matam et Tambacounda, c’est l’opposé : l’appel est grand ouvert.
C’est la deuxième spécificité de l’approche : dans les régions ciblées, une structure sénégalaise peut répondre à l’appel sans partenariat avec une association française. « Cela demande un accompagnement plus poussé, qui est possible grâce à la présence d’un coordinateur sur le terrain, continue Tom. Ce sont souvent de petites structures qui n’ont pas toutes les compétences sur la rédaction et le suivi de projets. On les accompagne sur cet appel à projets, avec une volonté de montée en compétences et, potentiellement, de partenariat futur avec une structure française ».
Troisième spécificité, le focus sur les enjeux d’intégration de la jeunesse qui vient répondre aux besoins prioritaires d’un pays en plein boom démographique. 75 % de la population du pays a moins de 35 ans, l’âge moyen des Sénégalais est de 19 ans. Lutter contre l’exode rural et développer des voies d’intégration des jeunes dans les zones les moins développées apparait dès lors comme un enjeu crucial, auquel il convient d’apporter une réponse à la mesure.
Prendre racine, porter l’avenir
Comme à Beyrouth, Mossoul ou Bogotá, la présence permanente de La Guilde sur les zones d’actions permet d’ancrer toujours plus les activités au plus près du terrain, tout en développant méthodes innovantes et rencontres créatrices. Ainsi, avant cet appel Sénégal 2023, les deux séminaires Sport & Développement organisés à Dakar par La Guilde avec Play International. Ou encore la première de la saison hors les murs du festival Les Écrans de l’aventure, à l’Institut Français du Sénégal : « une soirée qui a beaucoup aidé à accroitre la visibilité des actions entreprises dans un contexte original et inspirant, avec des échanges prometteurs », s’enthousiasme Tom Gouffé. Une preuve supplémentaire que les rencontres forment les projets.
