Yamwékré

« Yamwékré » signifie « l’éveil des consciences » en Dioula. Ce projet est développé par les association Yélémani et Ingalañ, partenaires depuis 2015. Il vise à expérimenter un système d’approvisionnement des cantines scolaires en lien avec les producteurs locaux tout en insistant sur une forte dimension pédagogique auprès des élèves et de sensibilisation plus globalement. Ainsi, la projet Yamwékré s’articule autour principes directeurs suivants : – Le soutien et l’inclusion des producteurs locaux au système des cantines scolaires. Conscients du potentiel agricole du Burkina Faso, le développement du programme Yamwékré s’ancre dans l’inclusion des producteurs locaux à l’approvisionnement des cantines scolaires. Cet objectif permettra dans le même temps de promouvoir la souveraineté alimentaire du pays et de stimuler le développement des organisations paysannes et des communautés. – Le choix du riz national dans les repas servis aux élèves. La souveraineté alimentaire et la consommation de produits locaux comptent parmi les engagements communs à Yélémani et Ingalañ. L’objectif de développer la technique rizicole SRI au Burkina Faso a logiquement conduit l’ensemble des parties prenantes à intégrer le riz national dans les menus proposés dans les cantines. – L’appui à l’introduction de nouveaux régimes alimentaires. Guidés par l’objectif d’amélioration des qualités nutritionnelles des repas distribués dans les cantines, les associations Yélémani et Ingalañ vont viser à renforcer les capacités productives de la ferme pilote située à Loumbila, centre d’expérimentation de l’association Yélémani, afin que cette dernière dédie une partie de sa production maraîchère biologique à l’école de Loumbila. L’intégration de nouveaux apports nutritifs dans les repas distribués (légumes, fruits) viendra remplir deux fonctions essentielles; celle de nourrir le corps afin que ces enfants puissent, par la suite, nourrir leurs consciences. – Le développement technique des infrastructures de confection des repas. Le manque d’efficience des infrastructures actuelles occupe une part importante des enjeux du programme Yamwékré. Constaté à l’école de Loumbila, un grand nombre d’écoles sont sujettes à des infrastructures vieillissantes, souvent très consommatrices de ressources naturelles comme le bois (combustible) et parfois même dangereuses pour la santé de ses usagers (émanation de fumés). Il s’agit d’expérimenter de nouvelles infrastructures beaucoup plus efficaces et sobres en consommation de ressources naturelles. – La sensibilisation des publics cibles aux thématiques de souveraineté alimentaire, de nutrition et d’agroécologie. Cette démarche de sensibilisation est en direction de plusieurs types de bénéficiaires directs. Ainsi, un programme pédagogique à destination des élèves doit leur permettre de se familiariser à ces thématiques durant leur cursus scolaire. Ce programme s’inscrit dans une démarche d’apprentissage par la pratique plus inclusive et moins discriminante pour les élèves qu’une démarche purement théorique. Les parents d’élèves sont également sujets à ces thématiques par leur place centrale dans le fonctionnement de la cantine scolaire. Comme nous l’avons constaté, le modèle de cantine endogène est très répandu au Burkina Faso et pratiqué notamment dans l’école de Noungou. – La coopération avec les autorités locales. Le programme Yamwékré ne prétend en aucun cas se substituer aux autorités publiques, qu’elles soient locales ou nationales, dans leurs prérogatives de gestion des cantines scolaires. Au contraire, l’ensemble des partenaires souhaitent offrir une transparence totale de leurs activités aux autorités publiques afin qu’elles puissent prendre connaissance du programme, le suivre et s’y intégrer afin de co-construire ensemble les conditions nécessaires au bon déroulement de ce projet.