Le projet se situe en Colombie, sur la côte Caraïbe, sur un écosystème de foret sèche particulièrement menacée par la déforestation et la désertification du fait de l’augmentation de la frontière agricole et spécifiquement de l’élevage extensif. Selon l’IDEAM il ne reste que 1,5% de la surface d’origine. Le projet vise à répondre à la conservation de cette forêt (lutte contre la déforestation et reforestation) via le développement de l’agroforesterie et á terme du sylvopastoralisme. Le projet est développé avec la communauté locale et notamment un groupe de paysans sans terre et la ferme d’élevage bovin mettant à disposition les terres. Le projet vise spécialement à mettre en place des actions de reboisement en association avec des cultures agricoles (agroforesterie) sur les parcelles octroyées par la ferme les paysans s’occupant ainsi des arbres en même temps que du développement de leurs cultures agricoles. La ferme a accepté de mettre à disposition les terres sur 6 ans (contre 2 habituellement) afin que les paysans préparent les terres et s’occupent de l’entretien des arbres jusqu’à ce qu’ils arrivent à maturité, ceci permet en contre partie aux paysans d’avoir des terres plus durablement à disposition pour bénéficier de cultures pérennes. A l’issu des 6 ans, une fois les terres libérées par les paysans le propriétaire initiera un parcours bovin soutenable et bénéficiera de façon partagée avec les paysans (50%) des graines de Noyer Maya et des fruits des fruitiers. Les formations et bonnes pratiques mises en place avec les paysans permettront entre autre de mettre fin aux pratiques d’abatis-brûlis et de promouvoir la gestion organique des parcelles (fertilisation naturelle, couverture du sol, contrôle naturel des ravageurs…..). Le projet met en avant notamment en avant un arbre spécifique : le Noyer Maya (Brosimum alicastrum), espèce de la région et particulièrement exploitée pour la qualité de son bois d’œuvre. Un arbre dont la présence est à la fois favorable à la biodiversité (fruit et graine appréciés par la faune sauvage, aliment indispensable dans le régime alimentaire des primates), accroît dans le cadre de techniques silvopastorales la rentabilité de l’élevage (les feuilles riches en protéine servent de fourrage), fertilise le sol et la graine est comestible par l’homme (usage culinaire de sa graine très riche en vitamines, fer, protéine….). Cet arbre est déjà localement sur place au sein des réserves naturelles à proximité. Sa plantation permettra d’augmenter sa présence et de l’intégrer dans des processus productifs. Le projet contient également un aspect biodiversité avec la création d’un corridor écologique entre deux réserves naturelles où subsistent les dernières populations de singe Tamarin Titi à tête blanche, un des primates les plus menacés au monde. Un axe secondaire économique et de souveraineté alimentaire est également développé (augmentation des cultures pérennes, diversification des cultures, développement de la vente des matières premières, transformation de produits pour la vente, valorisation du Noyer Maya dans la cuisine…). Le projet a été lancé depuis 2,5 ans grâce au financement de Man and Nature, la demande à l’AMP vise le financement complémentaire de la troisième année (couvert seulement en partie par le financement de Man and Nature) et la réalisation d’une quatrième année nécessaire à l’autonomisation de la communauté dans les processus mis en place et la finalisation d’activité retardée notamment par les conditions climatiques de sécheresse. Pour mieux comprendre et visualiser le projet une vidéo a été réalisée par la Fondation Maisons du Monde lors du voyage de Congés Solidaire réalisé au profit de leurs salariés : https://www.youtube.com/watch?v=-W5PTW09t6Y
Noyer Maya et élevage soutenable
