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Mise en place d'un centre de soutien à l'élevage agro pastoral en bordure du parc national de Kafue

Melindika, association française loi 1901 de solidarité internationale, soutient depuis 2017 le développement d’un projet communautaire vétérinaire (PCV) au sein des communautés rurales de la chefferie Musungwa en bordure du parc national de Kafue, district d’Itezhi-tezhi, en Zambie. Ce projet a pour but de développer des services vétérinaires de proximité pour aider les familles paysannes des tribus Ila et Tonga à vivre durablement de leur élevage, alternative alimentaire et économique au braconnage des animaux du parc de Kafue. Co-géré avec l’association zambienne de soutien à l’élevage Solewe, ce projet permet à 150 familles en bordure du parc de bénéficier de différents programmes : Un réseau de cinq assistants en santé animale (vente de médicaments et consultations vétérinaires), des campagnes de vaccination, des formations en santé animale et des programmes de recherche en santé animale. En 2022-2023, Melindika et Solewe souhaitent s’investir dans une phase d’autonomisation et de pérennisation de ces services de soutien à l’élevage en répondant à trois objectifs: Consolider les actions vétérinaires de proximité, renforcer l’implication des acteurs locaux dans la gestion collective de la santé animale et des ressources naturelles et protéger les troupeaux de bovins des attaques de lions en bordure du parc. A cet effet, un centre communautaire de soutien à l’élevage sera construit à Basanga, village principal de la chefferie. Interface privilégiée entre assistants locaux en santé animale, assistants vétérinaires gouvernementaux et éleveurs, le centre sera équipé d’une pharmacie vétérinaire, d’une zone dédiée à la formation des éleveurs et assistants, d’une salle de stockage de matéri »l agricole et vétérinaire et d’un laboratoire de terrain. Il sera géré de manière autonome par les assistants en santé animale de Solewe en partenariat avec les services de santé vétérinaires publiques et les éleveurs auront la possibilité d’en être membre afin de bénéficier de l’ensemble des services proposés. Les assistants en santé animale on fait le constat que, même avec l’accès aux soins permis par le PCV depuis 2017, les éleveurs sont difficilement directement impliqués dans l’action sanitaire collective et la réglementation sanitaire nationale est peu appliquée. Pourtant, La prise en compte de la dimension collective est un des facteurs clés dans la mise en place de plans de prévention, surveillance ou lutte contre les maladies animales permettant ainsi de réduire leur coût et d’accroitre le revenu des éleveurs. Face à cette situation, un réseau local d’associations d’éleveurs sera créé au sein des communautés : des groupements de défense sanitaire (GDS). Ces GDS regroupant la profession agricole, les services vétérinaires sanitaires (gouvernementaux) et les assistants en santé animale (privés) auront pour objectif d’impliquer les éleveurs dans la lutte des principales maladies et la défense de leurs droits au sein de la filière : Création de fonds pour la santé animale, mise en commun de matériel agricole, atelier de réflexions sur la gestion des ressources naturelles et formations en santé animale seront ainsi développés par les GDS et leur assistant en santé animal au sein du centre communautaire de soutien à l’élevage. Enfin, étant situé en bordure d’un parc national dans une zone de conflit entre le bétail et les prédateurs, une attention particulière doit être portée à l’atténuation de ce conflit qui met en péril la viabilité de la biodiversité ainsi que la sécurité alimentaire des éleveurs. En effet, en 2021 une centaine d’attaques de lions a été rapportée au sein de la chefferie, entrainant en représailles le massacre de trois lions. Les 15 enclos pilote de protection mis en place en 2021 seront évalués afin d’améliorer et d’étendre la protection du bétail contre les attaques de nuit à d’autres bénéficiaires. De plus, une étude d’utilisation de chiens de protection sera menée afin de diminuer les attaques qui ont lieu en journée dans les zones de pâturages. La communication entre GDS, assistants en santé animale et associations de conservation des félins sauvages sera promue afin de limiter les attaques des lions et de soutenir le développement durable des communautés vulnérables en bordure de la zone protégée que représente le parc de Kafue.

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