• Microprojets

Espace Makana: des activités génératrices de revenus pour des familles déplacées du Sahel

Dar Salam est depuis 2012, un quartier de Ouagadougou (8ème arrondissement) qui compte 5 500 habitants. La capitale burkinabé grossit et s’étend, ce petit village initialement à la périphérie de la capitale a donc été rattrapé par la ville, avec les différentes problématiques que cela engendre. Le quartier n’est pas raccordé en eau courante ni en électricité, l’unique route qui y mène est un chemin en terre, très accidenté et impraticable par temps de pluie. La population de Dar Salam croît chaque année. Les familles viennent s’y installer faute de place et de moyens suffisants pour vivre au cœur de la capitale. Cette croissance est anarchique. Le directeur de l’école doit par exemple refuser l’inscription d’élèves faute de moyens suffisants pour les accueillir. La population de Dar Salam manque de nombreux services. Le quartier bénéficie de deux forages publics, qui ne suffisent pas à répondre aux attentes de la population. Des petits commerces existent, mais le nombre de produits vendus est insuffisant pour toute la population du quartier. En parallèle, ce projet vise à répondre aux difficultés rencontrées par les familles membres de l’Association des Guides du Campement EDJEF de Gandefabou (AGCEG), partenaire historique d’EPSA dans les projets portés au Burkina Faso. En effet, cette association, créée en 2003, regroupe des personnes œuvrant dans le domaine du tourisme au Sahel (guides, gérants de campements, cuisiniers, chameliers…). Grâce aux activités générées par le tourisme dans cette zone, de nombreuses familles ont pu vivre décemment pendant une dizaine d’année. La crise au nord Mali a débuté en 2012, et a eu des conséquences désastreuses sur le tourisme dans le Sahel burkinabé. Cette zone a été classée « orange » en 2012 par le Ministère des Affaires Etrangères français, arrêtant ainsi brutalement la venue de touristes étrangers dans cette zone. Les familles se sont retrouvées sans activité, et par conséquent, sans revenu. Et la situation n’a cessé de se dégrader depuis. Aujourd’hui, en plus d’une crise économique majeure, les familles subissent une crise sécuritaire sans précédent. La menace terroriste a causé la fermeture des écoles de la zone, déscolarisant ainsi plus de 154 000 enfants. Des représentants de l’Etat burkinabé dans cette zone sont régulièrement menacés, enlevés, assassinés. Le bétail des populations est volé… Depuis le début de l’hivernage, les terroristes interdisent aux familles de cultiver leurs terres, uniques ressources leur permettant ‘assurer une partie de l’alimentation familiale pendant une année. Les conditions sont devenues invivables pour les populations, qui doivent choisir entre s’enrôler aux côtés des terroristes ou fuir en direction des zones moins menacées. Le payx compte aujourd’hui plus de 500 000 déplacés internes. Ouagadougou devient un point de chute pour de nombreuses familles, dont les membres de l’AGCEG. Mais ces familles ont tout laissé derrière elles: elles doivent pouvoir rebondir en se recréant une vie décente. Afin de répondre à ces besoins, nous avons entrepris de créer l’Espace Makana. C’est un espace regroupant différentes activités génératrices de revenus pour des familles déplacées du Sahel. Grâce à la construction et à l’aménagement d’infrastructures, les familles pourront mener des activités qui leur permettront de retrouver une vie décente et de scolariser de nouveau leurs enfants. Cet espace, appelé « Makana » (« reconstruction » en langue tamasheq), abrite déjà un poulailler (construit fin 2019/début 2020). La construction de la clôture du terrain (qui s’étend sur 1 hectare) est actuellement en cours. L’espace Makana abritera également un forage (équipé d’une pompe solaire et d’un château d’eau), un espace maraîchage de 2000 m², une étable, une bergerie et un four à pain. Grâce aux financements obtenus à ce jour, le forage, la pompe solaire et le château d’eau pourront être installés dans le courant du mois d’avril. Une famille est déjà installée à Dar Salam: le couple s’occupe de l’entretien des poulets et du bâtiment, et les enfants sont de nouveau scolarisés. Nous recherchons des fonds complémentaires pour les autres étapes du projet.

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