Ecocuenca, Territoires durable des Andes

Dans un contexte d’effondrement de la biodiversité et une qualité de vie très modeste des populations rurales des Andes sud du Pérou, les politiques publiques pour le développement rural privilégient avant tout et quasi exclusivement l’exploitation minière et ce malgré de nombreuses externalités négatives historiques associées. Le projet Ecocuenca est un pilote qui cherche à mettre en œuvre de nouvelles stratégies de développement local durables pour les bassins versants des Andes (dans les bassins versants de Pomacanchi et Cachora, au sein des régions de Cuzco et Apurimac), en créant un effet démonstratif qui aura par la suite une incidence sur les politiques publiques locales. Il propose de faciliter aux populations l’accès à des sociétés locales plus durables, en ciblant particulièrement la durabilité de leur environnement, leur sécurité alimentaire et le développement économique notamment, en priorisant des activités telles que la récupération des services environnementaux, l’agriculture biologique et le tourisme. Il propose d’agir en deux phases : la mise en place des conditions du changement (première phase du projet déjà exécutée), puis la facilitation des initiatives de changement (deuxième phase ci-présentée). Durant la première année de sa mis en oeuvre, le projet Ecocuenca, malgré la pandémie du Coronavirus, s’est concentré sur les conditions du changement avec ; (i) la promotion de partenariats locaux entre acteurs – privés (communautés paysannes, associations de producteurs, d’irrigation, familles locale, entreprises engagés envers le développement durable), acteurs publics (gouvernement du canton) et associatifs (ONG) – autour d’espaces de concertation (limités par la pandémie) et ; (ii) la promotion d’une vision de développement local concerté. Il a surtout travaillé à renforcer les capacités des acteurs afin qu’ils puissent planifier leurs développements et gérer leurs propres ressources ; il les a aidé à se mettre en règle quant aux conditions institutionnelles requises, tout en renforçant le pouvoir de négociation des populations locales les plus vulnérables (femmes, jeunes, personnes âgées, de langues quechuas). Déjà, les porteurs locaux du projet (CADEP JMA et CEDEP Ayllu) sont parvenus à obtenir plus de fonds, parmi leurs partenaires historiques, pour continuer à soutenir et consolider cette dynamique de renforcement des conditions de base pour le changement dans les zones de Cachora et Pomacanchi. C’est pourquoi, cette deuxième année, le projet se propose de continuer à jouer son rôle de catalyseur et d’entamer sa deuxième phase. Il cherche à faciliter les initiatives locales de la population pour le changement. Il cible : (i) d’une part, la récupération des services environnementaux (ressources hydrologiques, forestières, flore, faune, paysage) au profit de la société locale ; (ii) d’autre part, la mise en place de plans d’affaires éco-compatibles qui puissent faire office de références au sein des mêmes bassins-versants, pour créer un effet démonstratif et d’entraînement auprès de toute la population de l’environnement immédiat. Dans les deux cas, la dynamique est semblable ; sensibiliser, diffuser et porter à connaissance de la population – ou des associations de producteurs et autres – un menu d’options, d’outils permettant de penser de nouvelles initiatives. Ensuite, lancer des appels à projet, puis via des systèmes de concours, sélectionner des initiatives localeset leur donner accès aux ressources qui permettront leur mise-en-œuvre . De façon transversale, dans cette seconde phase, comme lors de la première, le projet propose un observatoire du développement local, de sorte à fournir aux acteurs locaux des informations sur les différentes dimensions du développement local (éducation, santé, infrastructure, etc.), de façon périodique (tous les trois mois). Elles serviront de référent pour leurs prises de décision quant à la gestion de leurs ressources locales.