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Agroforesterie et Récupération d’espaces dégradés en zone cafetière

La région de Junín est la 4ème région la plus déboisée du Pérou. Dans la province de Chanchamayo, cette déforestation est essentiellement due à l’arrivée récente d’agriculteurs colons pratiquants une agriculture migratoire non durable basée sur l’abatis-brulis à des fins de production de café. Ces pratiques ont généré une déforestation continue à l’origine du déboisement de la quasi-totalité des terres arables de la province et qui menace aujourd’hui les deux réserves naturelles du Puipui et de San Martin San Carlos encore présentes. La dégradation des conditions environnementales de la zone s’est accompagnée d’une sur-spécialisation du territoire en production de café qui occupe 74% des espaces cultivés. Cette spécialisation pour la culture café a permis l’émergence depuis 30 de coopératives stables et fortement technicisées. Elle a aussi rendu entrainé une très forte vulnérabilité des producteurs aux variations internationales des prix du café, et aux épidémies de rouilles du café accentuées par la contiguïté des parcelles de production et de systèmes d’exploitation en quasi monoculture. Dans ce contexte de dégradation des aires forestières, et de fragilité économique de la zone, les coopératives de producteurs de café Valle Ubiriki, CAMPC, Selva Alta et l’association Envol Vert ont conçu le projet Agroforesterie et Récupération d’Aires dégradées a pour objectifs : Préserver les dernières forêts par la sédentarité des parcelles de café et restaurer les conditions environnementales de la zone par la mise en place de systèmes agroforestiers de café et d’aires de restauration Favoriser l’augmentation des revenus de la caféiculture des producteurs par l’inscription dans une démarche de montée en qualité Réduire la vulnérabilité des producteurs face aux aléas de la caféiculture par la diversification des systèmes de production et des produits commercialisés ou autoconsommés Le projet est mis en œuvre conjointement avec 4 coopératives de producteurs de café. Elles s’impliquent chaque jour dans la définition et la mise en place des activités du projet et par un appui à la fois technique et financier. Par ses activités de plantation en agroforesterie, le projet permet d’améliorer la qualité des sols tout en limitant leur érosion, de préserver les ressources hydriques et de permettre un retour de la biodiversité. Ce processus favorise considérablement la sédentarisation des parcelles cultivables, et par un effet d’entrainement, la lutte contre la déforestation liée à la recherche de nouvelles terres agricoles. Un processus de design participatif des futures parcelles d’agroforesterie, de mise en place de pépinières collectives et de sensibilisation aux pratiques agroforestières et agro-écologiques favoriseront une conscientisation durable de l’intérêt du passage en agroforesterie et de la préservation des écosystèmes. A l’échelle économique, le passage en agroforesterie permet de diminuer l’exposition des parcelles de café aux épidémies et permet une augmentation de la qualité par l’octroi de propriétés organoleptiques[1] spécifiques, recherchées par les transformateurs. L’amélioration de l’état écologique globale de la parcelle est par ailleurs facilitatrice pour l’acquisition de labels et certificats de commercialisation équitable et biologique. La qualité du café dépendant également des conditions de collecte et pré-transformation, des activités de formation spécifiques sont déployées dans ce cadre et adaptées en fonction du niveau préalable des producteurs. L’inscription des caféiculteurs dans une démarche de haute qualité et de labélisation permettra ainsi à terme de diminuer l’exposition des producteurs aux fortes variations annuelles des prix du café, leur garantissant un prix d’achat minimum. Enfin les activités de diversification productives permettront d’explorer des produits complémentaires à la production principale de café (en association de culture directe ou sur parcelle annexes) en tenant compte des impératifs temporels de la culture de café (test et études de cultures de contre saison) et avec des cycles de rentabilité à diverses échelles (rentabilité de court terme par l’implantation d’arbres fruitiers, rentabilité de plus long terme par la production de bois d’œuvre). L’exploration et l’essaimage de ces alternatives économiques pour la diversification seront explorées et diffuser par la mise en place de 3 parcelles démonstratives pilotes et l’organisation régulières de stages de partage d’expérience et de pratiques. En date de janvier 2018, les efforts des différents acteurs du projet, initié en 2011 ont permis en six ans de reboiser environ 971.83 hectares, agroforesterie et récupération d’aires dégradées confondus soit 97 111 arbres. Il a mobilisé 712 familles de producteurs qui ont bénéficié des plants pour le reboisement et ont participé à différentes journées de formations et de sensibilisation en lien avec les pratiques d’agroforesterie et l’importance de la préservation des écosystèmes. En 2017, 33 journées de formations réunissant 339 personnes ont été organisées.

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