Face à une conjoncture marquée par une montée persistante du chômage, exacerbée par une crise aux multiples facettes, Anastasia El Rouss a fondé l’association Warch(ée) avec une ambition claire : permettre aux femmes libanaises d’acquérir des compétences en menuiserie. Cette initiative vise à émanciper ces femmes en leur ouvrant les portes de métiers traditionnellement réservés aux hommes, dans un contexte où l’accès à la formation technique leur est souvent limité.
Depuis sa création en 2017, Warch(ée) propose une formation rémunérée spécifiquement destinée aux femmes en situation de précarité, leur offrant ainsi une opportunité d’insertion sociale et professionnelle dans un secteur où leur présence est peu courante.
Les objectifs de l’association sont multiples et ambitieux. Ils incluent la facilitation de l’insertion sociale et professionnelle des femmes en situation précaire, la promotion de l’égalité femmes-hommes dans le domaine de la construction au Liban, le soutien de l’artisanat local en limitant la dépendance aux importations grâce à la création de kits de mobilier modulaires. De plus, l’association vise à encourager l’inclusion sociale entre des femmes aux identités plurielles, qu’elles soient libanaises de diverses régions ou d’autres nationalités. Enfin, un objectif est d’établir un réseau artisanal féminin entre Beyrouth, Tripoli et Marseille.
Dans une démarche à la fois inclusive et durable, l’atelier utilise des matériaux de récupération, tels que le bois trouvé dans les rues libanaises, et adopte une politique de gestion des surplus sans gaspillage.
Grâce au projet Beirut Awiyée, financé par la Fondation de France, l’AFD et en partenariat avec La Guilde entre 2020 et 2022, 70 femmes ont été formées à l’atelier Warch(ée) de Beyrouth. Une partie de ces femmes travaille désormais pour l’association, contribuant ainsi à la création d’une collection d’articles en bois modulables, disponibles à la vente sur une boutique en ligne.
Depuis août 2023, La Guilde accompagne activement Warch(ée) dans son expansion, visant à d’une part accroitre le nombre de femmes formées, établir un nouvel atelier de production à Tripoli pour mieux desservir certaines apprenties mais également consolider son fonctionnement via un partenariat avec le réseau français des Chambres de métiers et de l’artisanat.
