• Microprojets

Coopérative laitière pour les femmes tribales

Historiquement, les collines des Jawadhu et Kalvarayan Hills n’étaient habitées que par les tribus primitives de l’inde. Ces tribus vivaient de la forêt et de l’agriculture (chasseurs-cueilleurs), et n’avaient aucun contact avec l’extérieur. 92 % de la population de ces collines est tribale, 2 % est dalit, 6 % est constituée d’autres communautés. Les Adivasis (tribaux) et les dalits (intouchables) forment le noyau dur de la pauvreté de masse en Inde en raison de leurs occupations traditionnelles, de leur accès très limité à la terre et de leur très faible niveau d’éducation. L’association indienne POPE travaille depuis plusieurs années avec les populations tribales de ces collines. Grâce à son implication, elle a permis à de nombreux paysans d’obtenir un titre de propriété pour la terre qu’ils exploitent. 95% de la population des collines est dépendante de l’agriculture pour sa survie. Les paysans ne maîtrisent ni leur approvisionnement, ni la vente de leurs produits, les deux étant aux mains de commerçants qui imposent les prix. On constate un appauvrissement des paysans et une diminution des aliments disponibles pour les familles, l’abandon de la culture traditionnelle du petit mil (culture vivrière importante), au profit de cultures à vocation commerciale, ce qui contribue à augmenter les problèmes alimentaires dans ces zones et à baisser la fertilité des terres, du fait de l’usage intensif de pesticides et d’engrais chimiques. Par ailleurs, les collines sont devenues un lieu de promenade très touristique et très recherché pour la fraîcheur du climat. Les terres délaissées par les communautés tribales deviennent ainsi les cibles des promoteurs à l’heure où le tourisme local indien se développe. De nombreux paysans tribaux migrent plusieurs mois par année dans les états voisins pour obtenir de meilleurs salaires, délaissant femmes et enfants, ou le entrainant dans leurs migrations, ce qui entraine abandon scolaire, et abus en tous genres. Le projet présenté souhaite offrir aux femmes tribales un moyen de subsistance pour lutter contre les migrations saisonnières et tous les maux qu’elles entrainent. De plus, l’exploitation des terres tribales, par le biais de la redécouverte de l’agriculture biologique et des cultures traditionnelles, plus adaptées au climat, permettra de rendre leur fertilité au sol, et procurera une culture vivrière plus saine. De plus, le retour à la sédentarisation stabilisera les familles et offrira un environnement plus sain aux enfants. Ce projet souhaite développer des coopératives laitières dans cinq villages tribaux, grâce à l’achat d’animaux laitiers, des formations à la gestion du bétail, et à la gestion de coopératives laitières. Il s’adresse à des groupes de femmes mariées, mais également à 20 veuves démunies, ne pouvant compter sur un mari pour permettre aux banques de leur accorder un prêt pour l’acquisition d’un animal laitier. Ainsi, le projet financera l’achat de 20 vaches pour ces veuves particulièrement démunies, et accompagnera les 100 autres femmes sélectionnées pour le projet à la demande de prêt bancaire, et à la gestion de l’animal. Grâce à la vente du lait, ces femmes pourront rembourser leur crédit en 6 mois, puis assurer un petit revenu complémentaire, qui leur permettra d’envisager plus sereinement l’éducation de leurs enfants. Dans un second temps, le développement de l’agriculture biologique dans les collines pourra favoriser le retour des familles migrantes, et être une source de revenus par la production de céréales très recherchées dans les plaines. Ainsi ce projet aura deux vertus, redonner leur place aux femmes, qui en redevenant des acteurs économiques, pourront retrouver un pouvoir décisionnel au sein de leur foyer. Surtout, il permet d’exploiter des terres fertiles, qui assureront la sécurité alimentaire de nombreuses familles, et les rendront moins dépendantes des intermédiaires commerciaux.

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