A Kinshasa, espaces naturels riches en biodiversité et espaces agricoles et piscicoles tendent à disparaitre sous la pression de l’habitat. Pourtant, les espaces maraîchers urbains sont la principale source d’approvisionnement de la ville. Les populations maraichères qui les exploitent sont précaires et l’activité est devenue une stratégie de survie plutôt qu’une véritable économie alors que l’insécurité alimentaire touche 70% de la population de Kinshasa dont majoritairement des enfants. Dans la zone maraichère de Tshwenge, situé dans la plaine alluviale du fleuve Congo, les maraichers regroupés en GIE ont pris l’initiative avec le Professeur Mutambwe, spécialiste des zones humides et de la pisciculture de développer une nouvelle forme d’agro pisciculture basée sur le principe de l’Aquaponie en étangs, à savoir des cultures maraichères flottantes sur des étangs de pisciculture extensive. Le projet Terr’eau, qui formalise cette initiative, a pour objectif de développer les capacités des maraichers de la zone de Tshwenge, afin qu’ils puissent augmenter et diversifier leur production et leur revenu tout en valorisant et préservant ces espaces naturels. Pour cela il prévoit de former 1000 maraichers à la technique de l’aquaponie en étangs. Les maraichers ainsi formés pourront construire eux même leurs installations et seront accompagnés dans la mise en place de 1000 étangs de production. Ainsi le projet prévoit de réhabiliter 4 étangs témoins, aménagés dans la zone de Tshwenge, pour servir de centre de formation aux formateurs qui prendront ensuite en charge la formation des maraichers. La production issue de ces étangs participera également au financement du projet et permettra au site, à la fin du projet, de fonctionner de manière autonome pour former d’autres bénéficiaires provenant d’autres sites maraichers. Une structure coopérative sera mise en place pour aider financièrement les maraichers à acquérir le matériel nécessaire à l’aménagement des étangs et à la mise en première production (alevins, bacs de culture etc..) par un micro crédit facilement remboursable avec la production à venir. Equipée d’un réfrigérateur, elle permettra également la conservation de la production invendue du site témoin jusqu’au lendemain. Les nouvelles productions seront commercialisées selon le même circuit que les légumes produits actuellement sur le site de Tshwenge, par les femmes qui possèdent déjà des emplacements sur les marchés de Kinshasa. Cette technique de production présente de plus l’avantage de préserver l’environnement des rejets, traditionnellement pollués, des piscicultures car les plantes, cultivées sur les étangs sans engrais chimique, épurent l’eau avant son rejet dans la nature. En conclusion, le projet Terr’Eau permettra : D’augmenter la production d’aliments sains et variés, et de lutter contre la malnutrition D’accroître les revenus des maraîchers et de renforcer leurs capacités, Mais également, sur le territoire : De valoriser et préserver les zones humides, De maîtriser vertueusement le cycle de l’eau
TERR’EAU : Pour le développement de systèmes agro-piscicoles urbains durables à Kinshasa
