• Microprojets

Boca jeu

Au Sahel comme ailleurs il faut s’adapter plus qu’avant au dysfonctionnement des saisons, Ă  la frĂ©quence des sĂ©cheresses et des inondations qui gĂ©nèrent l’Ă©rosion, la dĂ©sertification et la perte de biodiversitĂ©. Ces phĂ©nomènes dĂ©truisent les infrastructures, diminuent la production vĂ©gĂ©tale et donc la sĂ©curitĂ© alimentaire. Le projet vise Ă  la crĂ©ation d’un outil pĂ©dagogique et interactif, sous forme de mallette de jeu incluant des fiches techniques et des cartes imagĂ©es, et la mise en place de sĂ©ances de formation dans et autour la ville de Mongo, dans la Province du GuĂ©ra au Tchad. Cette formation vise Ă  faire comprendre l’intĂ©rĂŞt du bocage sahĂ©lien, via la crĂ©ation de pĂ©rimètres de haies vives et de digues autour des parcelles maraĂ®chères, et de l’agro-foresterie par la plantation d’arbres Ă  l’intĂ©rieur des parcelles agricoles. La formation doit donner envie aux act.eur.rice.s de s’approprier les mĂ©thodes en les mettant en place rapidement. La formation se dĂ©compose en plusieurs sĂ©ances, en champ Ă©cole et sur les parcelles concernĂ©es, pour un meilleur diagnostic et un bon accompagnement. La mallette de jeu, intitulĂ©e « BOCA-JEU », une fois dĂ©pliĂ©e, reprĂ©sente une parcelle maraĂ®chère. On dispose Ă©galement de petits sujets reprĂ©sentant des animaux, des fruits et lĂ©gumes, des arbustes et des arbres. Le principe est de faire comprendre de manière ludique le phĂ©nomène de l’Ă©rosion des sols dĂ» aux vents et aux ruissellements des eaux de pluie et ses consĂ©quences. Et dans un second temps comment, grâce Ă  la crĂ©ation de digues et de haies vives, il est facile d’inverser le phĂ©nomène par la conservation des eaux de pluie. Les fiches techniques regroupĂ©es dans un grand livre plastifiĂ© appelĂ© ici au Tchad boĂ®te Ă  images, et rĂ©gulièrement utilisĂ©) sont lĂ  en appui pour dĂ©velopper des sujets tels que -par exemple- la crĂ©ation d’une pĂ©pinière forestière ou la rĂ©gĂ©nĂ©ration naturelle assistĂ©e (RNA) et peuvent faire l’objet d’ateliers spĂ©cifiques. Les « arbori-cartes », sont comme le nom l’indique des cartes reprĂ©sentant les arbres et leurs graines, leurs fruits, leurs vertus mĂ©dicinales etc. Ces cartes peuvent ĂŞtre adaptĂ©es dans chaque rĂ©gion voire pays, tandis que la mallette de jeu et la boĂ®te Ă  images peuvent ĂŞtre utilisĂ©es dans tous les pays du Sahel. Elles servent Ă  indiquer : quels arbres sont Ă  planter dans la concession (cour autour de la maison), pour gĂ©nĂ©rer de l’ombre, des feuilles qui servent Ă  la sauce ou Ă  soigner; quels arbres sont Ă  intĂ©grer dans les haies (ceux qui ne seront pas broutĂ©s par les animaux qui divaguent, qui produisent des fruits sauvages ou de la gomme arabique pour obtenir des revenus); quels arbres sont Ă  inclure dans la parcelle (ceux qui produisent des fruits, ceux qui fertilisent le sol). Le principe de base du bocage est « ruissellement zĂ©ro », et conservation de l’eau pluviale. Les ruissellements sont dĂ©routĂ©s par des digues et des petits canaux (vers une mare), l’humiditĂ© est conservĂ©e par les haies vives, et aucune goutte ne sort du champ, mais s’infiltre et renfloue la nappe phrĂ©atique. Le second principe est celui de l’agroforesterie qui consiste Ă  associer l’arbre Ă  l’agriculture. Les haies supplĂ©mentaires Ă  l’intĂ©rieur de la parcelle, arbustes et arbres font office de brise vent, accueillent les insectes auxiliaires, rĂ©gĂ©nèrent les sols et limitent l’Ă©vapotranspiration. Ils sont Ă©galement Ă  l’origine de produits non ligneux qui peuvent gĂ©nĂ©rer de nombreux revenus. Il dĂ©limitent les parcelles, Ă©vitant ainsi de nombreux (et parfois meurtriers) conflits Ă©leveurs/agriculteurs. L’idĂ©e est de « comprendre pour agir ». Et cette approche bocagère simplifiĂ©e s’accompagne (grâce aux fiches techniques) de quelques mĂ©thodes simples, parfois ancestrales. Ces dernières ne demandent aucun investissement ou presque ( on s’adresse en majeure partie Ă  des agricult.eur.rice.s qui ont dĂ©jĂ  accès Ă  l’eau et qui possèdent quelques outils), hormis le travail physique. Elle propose Ă©galement une mĂ©thode permettant de crĂ©er une haie sans avoir recours Ă  une clĂ´ture onĂ©reuse. On peut notamment retrouver dans ces fiches la technique du ZaĂŻ et des demi-lunes permettant de cultiver avec le minimum d’eau, la RNA, la crĂ©ation de pĂ©pinière grâce aux graines identifiĂ©es et ramassĂ©es, le chronogramme des plantations avec leur mise en place et la protection des plants . Cette formation s’adresse Ă  des groupements voulant ou pratiquant dĂ©jĂ  le maraĂ®chage (groupements de femmes, organisations paysannes), mais aussi Ă  3 Ă©tablissements scolaires de la ville de Mongo qui ont besoin de haies vives pour clĂ´turer l’enceinte de leur Ă©tablissement, d’arbres pour crĂ©er de l’ombrage et de petites planches maraĂ®chères. Le concept a Ă©tĂ© testĂ© et approuvĂ© par des autoritĂ©s (dĂ©lĂ©gation de l’Environnement), ainsi que par des groupements et personnes qui ont dĂ©jĂ  commencĂ©.

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