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Projet de création de la crèche Fafadi dans le quartier Tékpo, Prefecture de Zio , région Maritime au Togo.

La création de la crèche moderne « Fafadi » dans une agglomération décrite ci-dessous est une grande innovation dans un canton où les crèches sont inexistantes. Dans l’imaginaire collectif des habitants de la contré, ces genres d’institutions sont réservées aux enfants des riches, et/ou dont les parents habitent des quartiers nantis de Lomé et des grandes villes du pays. La crèche « Fafadi » procède de la lutte que mène l’association contre les inégalités sociales dont l’essence réside dans l’accès non démocratique et inéquitable à l’éducation de tous les enfants et les jeunes en âge préscolaire et scolaire. Elle contribue de ce fait à combattre le déterminisme social dans ce que Bourdieu appelle la reproduction des classes sociales. Selon ces concepts, les enfants des pauvres, des chômeurs, des ouvriers deviennent à leur tour, une fois adultes, des pauvres, des chômeurs, des ouvriers ! Et pourtant, tout le monde s’accorde à reconnaître que cette reproduction sociale puise son essence dans la petite enfance dans la mesure ou les familles ont ou non accès aux infrastructures d’éducation de base (crèche, école maternelle, école primaire) de qualité pour leurs enfants. Car, selon les psychologues et les pédagogues, c’est pendant cette période que les fondamentaux cognitifs s’installent chez les tout-petits ! C’est pourquoi, Fafadi prône la démocratisation du système éducatif notamment par la création des infrastructures préscolaires, maternelles, primaires accessibles à tous les enfants sans distinction dans tous les cantons, en particulier dans les quartiers les plus défavorisés afin de donner la même chance à tous les enfants, où qu’ils se trouvent sur toute l’étendue du Togo. Ce sont ces genres d’institutions qui outillent les tout-petits en leur permettant d’acquérir des connaissances, de l’autonomie, de l’équilibre et de la maîtrise de soi qui sont autant des prérequis qui feront la différence, d’abord à l’école maternelle et plus tard à l’école élémentaire et au lycée face aux autres enfants qui y entrent sans passer par des structures d’éducation préscolaires. Comme pour toute innovation, le projet de la création de la crèche « FAFADI» doit bénéficier des mesures d’accompagnement strictes afin d’assurer sa pleine réussite. Ces mesures sont entre autres la promotion du projet auprès de la chefferie, des habitants et des institutions éducatives de la localité de Davié, de la population cible, afin que tout le monde s’approprie le projet. D’où des campagnes de sensibilisation grand public qui cibleront entre autres certaines pratiques coutumières (chefferies) rétrogrades qui « chosifient » la jeune fille (mariage précoce, grossesses non désirées, corvées des tâches des champs et domestiques) et l’empêchent d’aller à l’école pour se former, s’instruire. Bref, le projet de construction de la crèche « FAFADI » promeut en quelque sorte les droits de l’enfant notamment de la fille, future femme et pilier de la famille. Outre l’accueil et la formation des tout-petits, un volet formation des filles-mères est prévu dans le but d’une part de les éduquer à la parentalité, au planning familial, aux Maladies Sexuellement Transmissibles (MST), et d’autre part de les aider à définir et réaliser un projet personnel socio-professionnel devant aboutir à leur autonomisation. La construction de la crèche devra être exécutée par une société spécialisée en construction sur la base d’un cahier des charges et des plans élaborés par l’architecte. Elle sera dotée d’équipements et matériels requis pour assurer l’éveil des enfants et leur autonomisation. Il est entendu que le projet favorisera la fabrication et/ou l’acquisition des mobiliers fabriqués localement dans le souci de faire bénéficier le projet aux artisans et commerçants locaux. On développera, dans cette crèche, des activités destinées à l’éveil de l’enfant, au développement de sa motricité, de ses sens (goût, odorat, toucher, vue, audition), de sa curiosité, de la découverte du milieu etc. C’est ce que nous appelons des prérequis pour prévenir l’échec scolaire, la déscolarisation, la déperdition scolaire tout au long des cycles élémentaire, collège et lycée. D’une capacité de vingt-deux (22) places pour les enfants de 2 mois à 3 ans, la crèche « FAFADI » ne pourra pas accueillir tous les jeunes enfants de cet âge du canton, et nous en sommes conscients. C’est la raison pour laquelle des critères objectifs sont mis sur pieds afin de faciliter la sélection. Citons entre autres : être enfant d’une fille mère (famille monoparentale) âgée de 13 à 15 ans ; celle-ci doit être volontaire et motivée ; elle doit s’engager à suivre soit une formation professionnelle, soit être employée quelque part (avoir du travail) ou exercice d’une activité génératrice des revenus ; elle doit s’engager à participer aux activités de la crèche entant que bénévole pour contribuer à l’amélioration du quotidien des enfants ; etc. Un autre volet du projet est l’accompagnement des mères des enfants reçus qui mettront à profit le temps ainsi dégagé qu’ils devront affecter dans la démarche personnalisée d’insertion socioculturelle. Le but étant bien entendu de les responsabiliser afin qu’elles puissent supporter les frais scolaires de leurs rejetons. Si l’on peut se fier à certaines de leurs réponses, les unes souhaitent suivre une formation professionnelle, d’autres veulent exercer une activité génératrice des revenus. Ainsi nous verrons comment orienter les unes les autres vers la filière et/ou l’activité de son choix.

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